mercredi 23 février 2011

-raté(e)

Deux heures avant l’embarquement
Je bois
Du vin rouge français
Je commence à être un peu saoule
Quand la jeune femme de l’accueil s’approche de moi
« Madame, j’ai un appel pour vous… un certain monsieur MB, je peux vous le passer »
-          Oui…
Le téléphone à mes cotés sonne et machinalement, je décroche
C’est Michel
« Velia, nous sommes toujours là, on t’attends, Louise ne veut pas partir sans toi, mon non plus »
J’ai la tête qui tourne un peu
« Michel, j’ai des engagements… à Paris, demain… Je ne peux pas…
-          Je t’en prie…
-         
-          Nous deux ce n’est pas rien… Dix ans… je mérite une deuxième chance
-          C’est plus qu’une deuxième chance là…
-          Une nouvelle chance… Teste moi, juste une semaine… Après tu décides ce que tu veux…
-            j’ai des choses à faire à Paris…
-          Velia, ne pars pas !!!
Il a crié…
J’ai raccroché
Alors je me suis levée de mon siège…
Pour fuir l’endroit
Tel une herbivore traquée
Mon réflexe : la fuite
Et tout s’est mis à tourner
Ma vue s’est brouillée, et mes oreilles ont bourdonné
Je me suis senti fatiguée
Très fatiguée
Si fatiguée que j’ai voulu m’assoir sur le sol

Quand je me suis réveillée
Au milieu du troupeau
J’ai d’abord vu Michel
Puis ma petite Louise en larmes…

Alors bien sur, je n’ai pas pris l’avion
Il a fallu attendre qu’ils retrouvent ma valise qui était déjà embarquée
Et puis je suis revenue à l’hôtel
Celui-là même d’où j’étais partie le matin même
Partie d’un pas décidé
Revenue au bras de Michel, les jambes tremblantes
Bel manœuvre Velia…
Boulet.

J’ai dormi
J’ai dormi pour ne pas penser que je n’étais pas dans l’avion.

Quand je me suis réveillée,
Il était presque l’heure de mon rendez vous.
Il y avait un texto de l’homme à la moto…

Pas le courage de prévenir Meetic Boy…
Lui dire quoi ?
Qu’encore une fois un malaise vagal m’avait retenue ?
Que Michel avait gagné sa semaine avec moi ?
Que le bébé n’était pas de lui ?
Que tout pouvait redevenir comme avant ?
Tout comme avant avec Michel,
Ou tout comme avant le fait que je le plante sur le pont, avec lui ?
Que je suis perdue ?
Que mes certitudes n’en sont plus ?

Que toutes nos conversations
Si intimes
De ces derniers jours
Ont aussi contribué à me terroriser de cette rencontre
Que l’on sait ce qu’on perd, qu’on ne sait jamais ce qu’on gagne

Que j’éprouve beaucoup de choses pour lui…
Et qu’il me manque.

6 commentaires:

Alex a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Alex a dit…

C'est un véritable roman a rebondissements ! Je vais demander a Robert de le porter au cinéma ! On partagera les bénéfices ;)
Je ne souhaite le malheur de personne, ceci-dit, ce qui se casse, peut se réparer, mais il restera une fissure, qui un jour prochain faiblira.
A méditer...
J'ai aussi connu une période charnière du je t'aime, moi non plus, pas agréable a gérer.

Emmanuel a dit…

Si vous ne m'aviez pas prouvé, au travers de vos écrits que Michel était un as de la manipulation, j'aurais pu croire en sa volonté de changer. Mais, peut-être à cause de mon regard extérieur, je suis rien moins que sceptique quant à sa sincérité réelle. J'ai l'impression que ce qu'il vous a fait subir, il vous le fera subir encore. Il joue la corde sensible, n'hésitant pas à faire entrer en scène sa fille et vous promettant qu'il veut un enfant de vous... A votre place, je me poserais tout de même des questions ou tout du moins me méfierait.

Alex a dit…

Parole, parole... mais comment resister !
Je comprends trop bien Velia, seule face a ce nuage de sentiments.

Velia a dit…

Alex : pourquoi tu t'es repenti ? (pour ton premier message ?)

emmanuel : Je sais... je reste lucide
Mais je me sens comme une bestiole traquée et prise au piège
J'ai l'impression
Qu'à chaque fois
Que j'entrevois une porte de sortie
Celle-ci claque juste avant que ne ne puisse la franchir...

Emmanuel a dit…

Méfiez-vous qu'un jour la porte ne soit pas définitivement fermée à clé et que vous vous retrouviez enfermée dans une situation qui vous rendra malheureuse.

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